Esther : le livre au sens caché

16 octobre 1946 dix hommes sont exécutés par pendaison : ce sont des nazis condamnés au procès de Nuremberg pour avoir tenté d’exterminer le peuple juif. L’un d’eux, Julius Streicher, directeur du journal antisémite Der stürmer, avant de succomber s’écrie : « Fête de Pourim 1946 ».

Mais qu’est-ce que c’est que la fête de Pourim ?

Pour le savoir il faut remonter le temps ; un temps où l’Assuérus Xerxès 1er régnait sur la Perse. Un nommé Haman l’Agaggite, père de dix enfants, haut dignitaire du royaume, jura d’exterminer le peuple juif. Des sources peu sûres déclarent qu’il est un descendant d’Agag, roi d’Amalec, que le prophète Samuel mit en pièce après que le roi d’Israël, Saül, lui eut fait grâce. Mais le livre d’Esther dit simplement qu’il était l’ennemi des juifs parce que Mardochée, homme de race juive refusait de lui faire allégeance. Bref, quelle que soit la raison, l’histoire raconte qu’il obtint du roi la permission de faire mourir tous les juifs le 13ième jour du mois d’adar, qui est le douzième mois du calendrier juif. Esther, juive et épouse préférée du roi Assuérus, sous le conseil de son oncle Mardochée va obtenir du roi un retournement de situation : le 13ième du mois d’adar qui devait voir l’extermination du peuple juif devint le jour où le roi leur autorisait à se venger contre ceux qui leur voudrait du mal. Une fête fut instituée pour célébrer cet évènement le 14ième du mois d’adar : c’est le Pourim.

Le livre d’Esther est l’un des livres de la Bible hébraïque. Et comme les autres livres de cette Bible il comporte trois niveaux de compréhension : l’histoire narrée, la morale qui en ressort, et enfin la prophétie ou l’allégorie que cache le texte. Après l’exclamation de Julius Streicher quelques secondes avant sa fin, des sages juifs se sont penchés sur le contenu du livre d’Esther pour découvrir qu’entre les lignes de celui-ci était inscrite cette date du 16 octobre 1946, date de pendaison des dix fils de Haman. Déjà que, sans même être un expert de datation juive, on se pose des questions sur le sens d’une requête d’Esther au roi, lorsque celui-ci lui demande ce qu’il peut encore exécuter pour lui faire plaisir. Esther 9 : 11-14 dit ceci :

«Ce jour-là, le nombre de ceux qui avaient été tués dans Suse, la capitale, parvint à la connaissance du roi.

 Et le roi dit à la reine Esther : Les Juifs ont tué et fait périr dans Suse, la capitale, cinq cents hommes et les dix fils d’Haman ; qu’auront-ils fait dans le reste des provinces du roi ? Quelle est ta demande ? Elle te sera accordée. Que désires-tu encore ? Tu l’obtiendras.

 Esther répondit : Si le roi le trouve bon, qu’il soit permis aux Juifs qui sont à Suse d’agir encore demain selon le décret d’aujourd’hui, et que l’on pende au bois les dix fils d’Haman.

Et le roi ordonna de faire ainsi. L’édit fut publié dans Suse. On pendit les dix fils d’Haman ; »

La première des choses à remarquer ici c’est que dans le dernier verset on ne dit pas : « … le lendemain on pendit les fils d’Haman… », mais plutôt : « … L’édit fut publié dans Suse. On pendit les dix fils d’Haman… »

À ce niveau de lecture, le lecteur lambda peut se dire : « Et puis quoi ! Point besoin de dire le lendemain ; l’important est que les fils aient été pendus non ? »

Non ! Et on comprendra pourquoi.

Quelques versets plus haut nous montrent l’étrangeté de cette pendaison. En Esther 9 : 6-10 il est écrit :

«Dans Suse, la capitale, les Juifs tuèrent et firent périr cinq cents hommes,

 et ils égorgèrent Parschandatha, Dalphon, Aspatha,

 et Poratha, Adalia, Aridatha,

 Parmaschtha, Arizaï, Aridaï et Vajezatha,

 les dix fils d’Haman, fils d’Hammedatha, l’ennemi des Juifs. Mais ils ne mirent pas la main au pillage. » 

Pourquoi pendre demain des personnes déjà mortes la veille ? De surcroît, ces gens sont morts égorgés ; comment pendre des morts égorgés sans risque de voir leur tête se détacher du corps ?

Maintenant, si on analyse attentivement la requête de la reine Esther on lit ceci : « … qu’il soit permis aux Juifs qui sont à Suse d’agir encore demain selon le décret d’aujourd’hui, et que l’on pende au bois les dix fils d’Haman. » 

« Demain » peut induire un futur proche ou un futur lointain. Et lorsqu’on considère de près les conditions qui entourent l’exécution – après le procès de Nuremberg – de ces « ennemis des juifs » à savoir :

  • Leur nombre (douze promus à la pendaison ; l’un, Martin Bormann est condamné in absentia. L’autre, Hermann Goering se suicida quelques minutes avant le temps fatidique pour que seulement dix, selon la prophétie, soient pendus),
  •  Leur mise à mort (un peu étrange la pendaison à une époque où on fusillait les condamnés à mort, ou bien on les exécutait sur la chaise électrique),
  • Enfin les mots presque inattendus de Julius Streicher : fête de pourim 1946…

On ne peut qu’affirmer avec les sages du Livre Saint que tout était écrit à l’avance. Mais est-ce que cette exécution est la seule chose que nous révèle le livre d’Esther ?

Déjà, en écriture hébraïque, il y a une similitude entre le terme « caché » et le nom Esther. Ce livre a donc un niveau prophétique et allégorique bien plus complexe que d’autres livres dans la Bible. Avant donc de nous attaquer à ces aspects du livre, nous allons parler des deux niveaux de compréhension plus simples.

On commencera par l’intrigue qui se rapproche plus de ceux rocambolesques des scénarios d’Hollywood : une jeune femme nommée Hadassa mais renommée Esther, pauvre et orpheline, élevée par son oncle Mardochée, réussit à se faire épouser par le roi Assuérus Xerxès 1er, puissant et riche comme crésus qui vient de reléguer au second rang son épouse principale Vasthi. Cet oncle, fervent croyant en Dieu, ne veut se prosterner devant nulle autre personne ni divinité que Le Souverain Suprême, Le Dieu Tout-Puissant. Or le roi élève à un rang supérieur un prince, Haman, imbu de sa personne qui voit l’insoumission du gendre de sa majesté comme une atteinte à la dignité lui ayant été conféré. Il décide alors non seulement de supprimer cet individu, mais aussi d’exterminer toute sa race. La nouvelle reine, issue de cette lignée menacée d’extinction, est mise au courant par son oncle du plan crapuleux, et va obtenir à ses risques et périls la grâce du roi. Le prince est déchu et exécuté. L’oncle entre dans les faveurs du roi. Lui, sa nièce et leur peuple filent des jours heureux après cet épisode de frayeur.

Quant à la morale du livre, elle présente les inconvénients de la désobéissance due à l’orgueil : Vasthi la souveraine perd, pour ainsi dire, son rang de privilégié à la suite d’un refus non justifié à l’appel du roi. L’ouvrage montre aussi qu’il y a un risque à détester son semblable et à fomenter des plans obscurs contre lui : Haman, prince à qui le roi a tout donné, perd sa vie de la même façon qu’il projetait d’ôter celle de Mardochée, homme intègre, insoumis à l’homme. Enfin, au fil de la lecture on découvre que craindre Dieu et n’adorer que Lui est salvateur : Mardochée, qui était voué à une mort certaine, échappe miraculeusement à celle-ci, car rien dans l’histoire ne présumait que le roi allait accéder à la demande d’Esther sa nièce, même si elle était devenue son épouse favorite.

Maintenant, sur le plan prophétique et allégorique, ceux qui sont familiers avec la Bible savent que la plupart des livres de l’Ancien Testament cache des trésors qui ne sont révélés qu’à ceux que Dieu veut révéler, conformément aux paroles du Seigneur Jésus dans l’Évangile de Jean, aux versets 16 et 17 du chapitre 14 : « Et moi, je prierai le Père, et Il vous donnera un autre consolateur, afin qu’Il demeure éternellement avec vous, l’Esprit de vérité, que le monde ne peut recevoir, parce qu’il ne le voit point et ne le connaît point ; mais vous, vous le connaissez, car il demeure avec vous, et il sera en vous. »

En fait, 2 Thimothée 3 : 16-17 déclare que « Toute Écriture [biblique] est inspirée de Dieu, et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice, afin que l’homme de Dieu soit accompli et propre à toute bonne œuvre. » En des termes plus clairs, c’est poussé par le Saint Esprit que des hommes ont parlé de la part de Dieu (2 Pierre 1 : 21). Celui-ci a introduit dans les textes du Saint-Livre des signes et des codes que seuls ceux qui cherchent véritablement Dieu trouvent. Des versets, voir même des chapitres entiers, sont consacrés à annoncer ce qui va arriver ; d’autres sont une préfiguration de Christ et de son œuvre. Ainsi, on peut voir en la vie et les œuvres de Joseph – onzième fils de Jacob –, celle de Moïse – Serviteur du Dieu Vivant –, celle de Daniel – adorateur inflexible de Dieu –, et bien d’autres prophètes, une esquisse de la vie et des œuvres de Jésus. D’ailleurs, Deutéronome 18 : 18 est clair là-dessus. Dieu s’adressant à Moïse – son serviteur et prophète –, pour répondre à une demande des juifs effrayés par sa gloire lorsqu’Il leur apparut au mont Sinaï, lui dit : « Je leur susciterai du milieu de leurs frères un prophète comme toi, je mettrai mes paroles dans sa bouche, et Il leur dira tout ce que je lui commanderai. » Ici le comparatif « comme toi » est littéral, car la vie de Jésus fut, à des détails près, semblable à celle de Moïse.

La plupart des textes de la Bible étant écrit comme la meilleure des intrigues policières, le livre d’Esther ne déroge pas à la règle. Son sens caché n’est pas si évident que ça (d’ailleurs il a fallu attendre près de 2300 ans, le 16 octobre 1946, pour le comprendre) ; mon mentor Chuck Pike me dit sans cesse que le secret réside dans les détails : pourquoi une tournure de phrase déjà vu ailleurs, dans un autre livre écrit par un autre auteur il y a plusieurs siècles, au lieu d’une expression plus simple ? pourquoi des évènements d’une similarité exceptionnelle se produisent-ils pour deux personnes séparées par un millénaire ? Pourquoi le même indice peut apparaître dans plusieurs intrigues écrites sur diverses années par divers auteurs ? Esther est le livre du « caché » ; pour le comprendre nous allons commencer par examiner ses personnages.

Assuérus, le Roi.

Dans le récit d’Esther, le roi Assuérus est une figure du Dieu tout-puissant. Et pour le confirmer, il y a des éléments à travers la Bible qui nous aident ; à commencer par la parabole des noces en Matthieu 22 : 1-3 « Jésus, prenant la parole, leur parla de nouveau en parabole, et Il dit :Le royaume des cieux est semblable à un roi qui fit des noces pour son fils.Il envoya ses serviteurs appeler ceux qui étaient invités aux noces ; mais ils ne voulurent pas venir… » Ici, la similitude est si frappante qu’on ne peut pas parler de coïncidence. Pourquoi le premier chapitre d’un livre écrit il y a près de trois ou quatre siècles avant Jésus-Christ est similaire à une parabole qu’il utilise pour parler du Royaume de Son Père ?  Déjà que le terme « Assuérus » n’est pas un nom à proprement parler, mais un titre de grandeur comme Pharaon, ou même César. Puis, lorsque le texte précise « … cet Assuérus qui régnait depuis l’Inde jusqu’en Éthiopie sur cent vingt-sept provinces ; » il est clair qu’on parle d’une entité qui règne sur le monde entier, car à cette époque-là, l’univers se résumait à l’Asie, l’orient, une partie de l’Europe et quelques pays de l’Afrique du Nord ; l’Amérique, l’Australie et l’arctique n’étant pas encore découverts ni peuplés.

L’entourage du roi Assuérus est configuré comme celui du Dieu de la Bible (Aucun autre livre de la Bible mettant en scène des rois et leur vie n’insiste autant sur la description des lieux et le fonctionnement de leur administration). Il a sept princes qui font penser aux sept Esprits de Dieu (Apocalypse 4 : 5 « Du trône sortent des éclairs, des voix et des tonnerres. Devant le trône brûlent sept lampes ardentes, qui sont les sept esprits de Dieu. »), il a aussi sept eunuques qui correspondent aux sept anges devant Dieu (Apocalypse 8 : 2 « Et je vis les sept anges qui se tiennent devant Dieu, et sept trompettes leur furent données. »). Les commandants des armées des Perses et des Mèdes font référence à l’armée céleste de Dieu (Luc 2 : 13-14 « …Et soudain il se joignit à l’ange une multitude de l’armée céleste, louant Dieu et disant :Gloire à Dieu dans les lieux très hauts, Et paix sur la terre parmi les hommes qu’il agrée ! »), et lorsqu’on parle de « la splendide richesse de son royaume et l’éclatante magnificence de sa grandeur » on parle de ce pays ruisselant de lait et de miel qu’Il a donné aux juif, esquisse du Royaume qu’Il prépare pour les croyants, et aussi des prodiges qu’Il a accompli devant les hommes au fil des siècles… L’évidence absolue reste néanmoins l’utilisation du chiffre sept, signature exclusive au Dieu de la Bible, symbole de la plénitude et de l’accomplissement.

Haman, l’ennemi des juifs.

Dans ce récit Haman représente Satan. Il est orgueilleux, voilà pourquoi il s’irrite que Mardochée ne fléchisse pas le genou devant lui (Esther 3 : 5 « Et Haman vit que Mardochée ne fléchissait point le genou et ne se prosternait point devant lui. Il fut rempli de fureur »).                                  Il est méchant, car pour un seul il veut perdre la multitude (Esther 3 : 6 « mais il dédaigna de porter la main sur Mardochée seul, car on lui avait dit de quel peuple était Mardochée, et il voulut détruire le peuple de Mardochée, tous les Juifs qui se trouvaient dans tout le royaume d’Assuérus. »), tout comme Satan séduit pour égarer la terre tout-entier (Apocalypse 12 : 9).                                          Il est menteur car il déclare au roi en Esther 3 : 8 « Il y a dans toutes les provinces de ton royaume un peuple dispersé et à part parmi les peuples, ayant des lois différentes de celles de tous les peuples et n’observant point les lois du roi. Il n’est pas dans l’intérêt du roi de le laisser en repos. » Jésus dit de Satan qu’il est le père du mensonge et meurtrier depuis le début (Jean 8 : 44 « Vous avez pour père le diable, et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement, et il ne se tient pas dans la vérité, parce qu’il n’y a pas de vérité en lui. Lorsqu’il profère le mensonge, il parle de son propre fonds ; car il est menteur et le père du mensonge. ») ; et c’est exactement ce que les intentions de Haman laissent entrevoir.

 On pourrait se demander : « Si Haman préfigure le diable, pourquoi le roi (Dieu) lui donne-il tout ce pouvoir dans le royaume ? »                                                                                                                  En Job 1 : 6-12 on voit une autre caractéristique de Satan ; la manipulation : « Or, les fils de Dieu vinrent un jour se présenter devant l’Éternel, et Satan vint aussi au milieu d’eux.L’Éternel dit à Satan: D’où viens-tu? Et Satan répondit à l’Éternel : De parcourir la terre et de m’y promener.L’Éternel dit à Satan : As-tu remarqué mon serviteur Job ? Il n’y a personne comme lui sur la terre ; c’est un homme intègre et droit, craignant Dieu, et se détournant du mal.Et Satan répondit à l’Éternel : Est-ce d’une manière désintéressée que Job craint Dieu ?Ne l’as-tu pas protégé, lui, sa maison, et tout ce qui est à lui ? Tu as béni l’œuvre de ses mains, et ses troupeaux couvrent le pays.Mais étends ta main, touche à tout ce qui lui appartient, et je suis sûr qu’il te maudit en face.L’Éternel dit à Satan : Voici, tout ce qui lui appartient, je te le livre ; seulement, ne porte pas la main sur lui. Et Satan se retira de devant la face de l’Éternel. »        Oui, Haman préfigure le diable car il a bien pu manigancer pour obtenir son pouvoir.                                     On se souviendra que lors de la tentation de Jésus dans le désert (Luc 4 : 5-7) il est dit : « Le diable, l’ayant élevé, lui montra en un instant tous les royaumes de la terre,et lui dit: Je te donnerai toute cette puissance, et la gloire de ces royaumes ; car elle m’a été donnée, et je la donne à qui je veux.Si donc tu te prosternes devant moi, elle sera toute à toi. » La Bible ne mentionne pas que le Christ le démentit ; au contraire sa réponse avait tout d’un « Je sais que tu as toute cette gloire, mais je ne me prosterne que devant Dieu ».

Vasthi et Esther, deux reines, deux destins.

L’une ne va pas sans l’autre, car leur personne est complexe. De surcroit, la deuxième n’existerait pas si la première n’avait péché. Des exégètes ont pensé de prime abord que Vasthi était l’allégorie de la Synagogue, et que Esther représentait le christianisme, en faisant un rapprochement entre le premier chapitre du livre d’Esther et la parabole de la noce dite par le Christ (Matthieu 22 : 1-14) ; ce qui est faux, car au chapitre 8 verset 17 du récit d’Esther on parle du ralliement des Nations aux juifs « Dans chaque province et dans chaque ville, partout où arrivaient l’ordre du roi et son édit, il y eut parmi les Juifs de la joie et de l’allégresse, des festins et des fêtes. Et beaucoup de gens d’entre les peuples du pays se firent Juifs, car la crainte des Juifs les avait saisis. »

Que représentent donc ces deux femmes ?

Le premier indice nous est donné au verset 19 du chapitre 1 d’Esther : « Si le roi le trouve bon, qu’on publie de sa part et qu’on inscrive parmi les lois des Perses et des Mèdes, avec défense de la transgresser, une ordonnance royale d’après laquelle Vasthi ne paraîtra plus devant le roi Assuérus et le roi donnera la dignité de reine à une autre qui soit meilleure qu’elle. » Ce passage nous rappelle 1 Samuel 15 : 28 « Samuel lui dit : L’Éternel déchire aujourd’hui de dessus toi la royauté d’Israël, et il la donne à un autre, qui est meilleur que toi. » lorsque Saül désobéit à Dieu au sujet d’Amalek. Vasthi peut donc incarner Saül, ou simplement la royauté imparfaite ; dans ce cas, Esther représenterait David, successeur de Saül, roi ayant eu toutes les Grâces de Dieu, et à qui la promesse de la royauté parfaite a été faite en 2 Samuel 7 : 12-13 « Quand tes jours seront accomplis et que tu seras couché avec tes pères, j’élèverai ta postérité après toi, celui qui sera sorti de tes entrailles, et j’affermirai son règne. Ce sera lui qui bâtira une maison à mon nom, et j’affermirai pour toujours le trône de son royaume. »

Le deuxième indice est donné au verset 7 du chapitre 2 : « Il élevait Hadassa, qui est Esther, fille de son oncle ; car elle n’avait ni père ni mère. La jeune fille était belle de taille et belle de figure. A la mort de son père et de sa mère, Mardochée l’avait adoptée pour fille. » Pourquoi cette formule « car elle n’avait ni père ni mère » ? Pourquoi ne pas simplement dire qu’elle était orpheline ? On retrouve la même formule en Hébreux 7 : 3 « … qui est sans père, sans mère, sans généalogie, qui n’a ni commencement de jours ni fin de vie, -mais qui est rendu semblable au Fils de Dieu, -ce Melchisédek demeure sacrificateur à perpétuité. » Esther serait donc une figure du sacerdoce parfait ; ce qui légitimerait la destitution de Vasthi puisqu’elle représenterait l’ordonnance antérieure tel que cité en Hébreux 7 : 18-19 « Il y a ainsi abolition d’une ordonnance antérieure, à cause de son impuissance et de son inutilité,-car la loi n’a rien amené à la perfection, -et introduction d’une meilleure espérance, par laquelle nous nous approchons de Dieu. »

Le troisième indice est donné en Apocalypse 21 : 2 et 10 « Et je vis descendre du ciel, d’auprès de Dieu, la ville sainte, la nouvelle Jérusalem, préparée comme une épouse qui s’est parée pour son épouxEt il me transporta en esprit sur une grande et haute montagne. Et il me montra la ville sainte, Jérusalem, qui descendait du ciel d’auprès de Dieu, ayant la gloire de Dieu. »                                                                                                                                                              Si donc une ville peut représenter une épouse, alors Vasthi symbolisait l’ancienne Jérusalem, ce peuple têtu, désobéissant et rebelle ; ce peuple de qui L’Éternel a déclaré en Ésaïe 65 : 2-4 « J’ai tendu mes mains tous les jours vers un peuple rebelle, Qui marche dans une voie mauvaise, Au gré de ses pensées ;Vers un peuple qui ne cesse de m’irriter en face, Sacrifiant dans les jardins, Et brûlant de l’encens sur les briques :Qui fait des sépulcres sa demeure, Et passe la nuit dans les cavernes, Mangeant de la chair de porc, Et ayant dans ses vases des mets impurs. »                                                                                                                                                     Dans ce cas Esther préfigurerait cette nouvelle Jérusalem, car elle continua à obéir à son oncle même devenue reine. Elle trouvait grâce aux yeux de tous ; l’humilité et la bonté de cœur la caractérisait. Le roi l’aima plus que toutes les autres femmes (Esther 2 : 17 « Le roi aima Esther plus que toutes les autres femmes, et elle obtint grâce et faveur devant lui plus que toutes les autres jeunes filles. Il mit la couronne royale sur sa tête, et la fit reine à la place de Vasthi. »)

Les autres indices s’appliquent à Esther seule. En fait, le récit au chapitre 2 verset 2 déclare : « Alors ceux qui servaient le roi dirent : Qu’on cherche pour le roi des jeunes filles, vierges et belles de figure ». Plus loin, au verset 2 du même chapitre 2 il est écrit : « Chaque jeune fille allait à son tour vers le roi Assuérus, après avoir employé douze mois à s’acquitter de ce qui était prescrit aux femmes ; pendant ce temps, elles prenaient soin de leur toilette, six mois avec de l’huile de myrrhe, et six mois avec des aromates et des parfums en usage parmi les femmes. » Ensuite au chapitre 10 verset 3 on dit : « Car le Juif Mardochée était le premier après le roi Assuérus; considéré parmi les Juifs et aimé de la multitude de ses frères, il rechercha le bien de son peuple et parla pour le bonheur de toute sa race. » La virginité d’Esther, la myrrhe et les aromates qu’on lui donne, et l’introduction de son oncle à la cour du roi où il est second après le Souverain (Dieu), font d’elle une candidate appropriée à figurer Marie la mère du Messie. On peut déclarer que par son privilège – une fois devenue reine – elle accouche du Mardochée puissant qui préfigure Jésus dans le livre d’Esther.

Pour en finir avec le personnage d’Esther, on découvre qu’elle incarne aussi Moïse. Elle formule une requête semblable à celle que le prophète et serviteur de Dieu fit au peuple (Exode 19 : 15 « Et il dit au peuple : Soyez prêts dans trois jours ; ne vous approchez d’aucune femme. ») avant d’entrer voir la face du roi (Esther 4 : 16 « Va, rassemble tous les Juifs qui se trouvent à Suse, et jeûnez pour moi, sans manger ni boire pendant trois jours, ni la nuit ni le jour. Moi aussi, je jeûnerai de même avec mes servantes, puis j’entrerai chez le roi, malgré la loi ; et si je dois périr, je périrai. »                                                                                                                                                    Elle intercède pour son peuple (Esther 7 : 3-4 « La reine Esther répondit: Si j’ai trouvé grâce à tes yeux, ô roi, et si le roi le trouve bon, accorde-moi la vie, voilà ma demande, et sauve mon peuple, voilà mon désir!Car nous sommes vendus, moi et mon peuple, pour être détruits, égorgés, anéantis. Encore si nous étions vendus pour devenir esclaves et servantes, je me tairais, mais l’ennemi ne saurait compenser le dommage fait au roi. »), tout comme Moïse le faisait de son vivant (Exode 32 : 31-32 « Moïse retourna vers l’Éternel et dit : Ah! ce peuple a commis un grand péché. Ils se sont fait un dieu d’or.Pardonne maintenant leur péché ! Sinon, efface-moi de ton livre que tu as écrit. »                                                                                                  Elle modifie les ordonnances du roi et a le pouvoir d’écrire de nouvelles (Esther 9 : 32 « Ainsi l’ordre d’Esther confirma l’institution des Purim, et cela fut écrit dans le livre. » tout comme Moïse modifia la Loi pour permettre aux hommes de répudier leur femme (Matthieu 19 : 8 « Il [Jésus] leur répondit: C’est à cause de la dureté de votre cœur que Moïse vous a permis de répudier vos femmes ; au commencement, il n’en était pas ainsi. »

Mardochée, l’homme intègre.

Mardochée est sans conteste une préfiguration de Christ ; voilà pourquoi il dénonce les deux eunuques – qui en voulaient à la vie du roi – conformément à ce qui est écrit en Luc 2 : 2 « Il n’y a rien de caché qui ne doive être découvert, ni de secret qui ne doive être connu. » Il refuse de plier le genou devant Haman, figure symbolique de Satan, comme il est relaté en l’évangile de Luc aux versets 5 à 8 du chapitre 4 : « Le diable, l’ayant élevé, lui montra en un instant tous les royaumes de la terre,et lui dit : Je te donnerai toute cette puissance, et la gloire de ces royaumes ; car elle m’a été donnée, et je la donne à qui je veux.Si donc tu te prosternes devant moi, elle sera toute à toi.Jésus lui répondit : Il est écrit: Tu adoreras le Seigneur, ton Dieu, et tu le serviras lui seul. »

À cause de lui on veut décimer la multitude (Esther 3 : 13 « Les lettres furent envoyées par les courriers dans toutes les provinces du roi, pour qu’on détruisît, qu’on tuât et qu’on fît périr tous les Juifs, jeunes et vieux, petits-enfants et femmes, en un seul jour, le treizième du douzième mois, qui est le mois d’Adar, et pour que leurs biens fussent livrés au pillage. »), comme on le fera plus tard sous Hérode le grand (Matthieu 2 : 16 « Alors Hérode, voyant qu’il avait été joué par les mages, se mit dans une grande colère, et il envoya tuer tous les enfants de deux ans et au-dessous qui étaient à Bethléhem et dans tout son territoire, selon la date dont il s’était soigneusement enquis auprès des mages. »)                                                                                   Mardochée, devant sa mort imminente, essaye d’implorer la clémence du roi par le biais d’Esther, tout comme Jésus le fit à Dieu par la prière au jardin de Gethsémani.  

Haman planifie de pendre Mardochée au bois, comme ce sera le cas pour Jésus-Christ quelques siècles plus tard (En fait, selon les écritures grecques du nouveau testament, Jésus fut cloué sur un stauraus, un poteau, ou un bois. Le crucifix tel qu’on le connait n’est arrivé que trois siècles plus tard, après la conversion de Constantin.) ; cependant Mardochée est sauvé par le roi après avoir jeuné pendant trois jours, tout comme Jésus est ressuscité par Dieu après trois jours dans le séjour des morts. Mais avant, tandis que la menace de la mort pesait sur le tuteur d’Esther, il est couronné par le roi, vêtu et promené dans les rues de Suse par un Haman frustré, criant à tue-tête : « C’est ainsi que l’on fait à l’homme que le roi veut honorer ». Jésus aussi, la veille de sa mort, entra dans Jérusalem, assis sur le dos d’un ânon, acclamé par une foule en liesse scandant : « Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! »

L’aspect de Mardochée qui préfigure le mieux le Christ se trouve dans ce passage d’Esther 8 : 15 « Mardochée sortit de chez le roi, avec un vêtement royal bleu et blanc, une grande couronne d’or, et un manteau de byssus (fin lin) et de pourpre. La ville de Suse poussait des cris et se réjouissait. »  Jésus porte un manteau pourpre et une couronne d’épine pendant son calvaire. Puis il est connu comme l’homme vêtu de lin (Apocalypse 19 : 7-8 « Réjouissons-nous et soyons dans l’allégresse, et donnons-lui gloire ; car les noces de l’agneau sont venues, et son épouse s’est préparée, et il lui a été donné de se revêtir d’un fin lin, éclatant, pur. Car le fin lin, ce sont les œuvres justes des saints. »)

Esther 9 : 1-4 dit « Au douzième mois, qui est le mois d’Adar, le treizième jour du mois, jour où devaient s’exécuter l’ordre et l’édit du roi, et où les ennemis des Juifs avaient espéré dominer sur eux, ce fut le contraire qui arriva, et les Juifs dominèrent sur leurs ennemis.Les Juifs se rassemblèrent dans leurs villes, dans toutes les provinces du roi Assuérus, pour mettre la main sur ceux qui cherchaient leur perte ; et personne ne put leur résister, car la crainte qu’on avait d’eux s’était emparée de tous les peuples.Et tous les chefs des provinces, les satrapes, les gouverneurs, les fonctionnaires du roi, soutinrent les Juifs, à cause de l’effroi que leur inspirait Mardochée. Car Mardochée était puissant dans la maison du roi, et sa renommée se répandait dans toutes les provinces, parce qu’il devenait de plus en plus puissant. »                                         Il en est de même de Jésus, comme le dit Apocalypse 19 : 11-15 « Puis je vis le ciel ouvert, et voici, parut un cheval blanc. Celui qui le montait s’appelle Fidèle et Véritable, et il juge et combat avec justice.Ses yeux étaient comme une flamme de feu ; sur sa tête étaient plusieurs diadèmes ; il avait un nom écrit, que personne ne connaît, si ce n’est lui-même ;et il était revêtu d’un vêtement teint de sang. Son nom est la Parole de Dieu. Les armées qui sont dans le ciel le suivaient sur des chevaux blancs, revêtues d’un fin lin, blanc, pur.De sa bouche sortait une épée aiguë, pour frapper les nations ; il les paîtra avec une verge de fer ; et il foulera la cuve du vin de l’ardente colère du Dieu tout puissant. »

Mardochée ordonna de fêter le pourim tous les 14 du mois d’adar, tout comme Jésus demanda de commémorer le repas pascal. Enfin, le roi hissa le juif intègre à un rang supérieur, premier après le souverain, aimé de la multitude de ses frères et recherchant le bien de son peuple. Ainsi fut fait de Jésus : L’Éternel l’a assis à sa droite en attendant de faire de ses ennemis un marchepied ; place propice pour intercéder pour tous ceux ayant besoin de l’aide de Dieu.

Comprendre le caché.

La prophétie d’Esther (Esther 9 : 13) n’était pas seulement exacte ; elle était d’une précision exceptionnelle. Au procès de Nuremberg douze personnes furent condamnés à mort ; seul dix moururent par pendaison « demain » comme le stipule la prophétie. Le lecteur inaverti dirait : « Mais dans la prophétie il y a onze condamnés qui périrent tous par pendaison ». À quoi on répondrait : oui, apparemment ; mais Haman est pendu la veille, pendaison qui ne compte plus pour « demain ». Ensuite, tout le monde, ou presque, oublie Zéresch, la femme de Haman, qui lui suggéra la façon dont il devait faire mourir Mardochée (Esther 5 : 14 : «Zéresch, sa femme, et tous ses amis lui dirent : Qu’on prépare un bois haut de cinquante coudées, et demain matin demande au roi qu’on y pende Mardochée ; puis tu iras joyeux au festin avec le roi. Cet avis plut à Haman, et il fit préparer le bois. ») En affaires pénales, le complice d’un meurtre est aussi coupable que le meurtrier lui-même ; Zéresch est donc le douzième condamné (Martin Bormann) in absentia (en l’absence de la personne concernée), sans doute parce qu’on ne la trouvât pas lorsqu’on vint se saisir des fils de Haman. Que dire donc des amis de Haman ? Au procès de Nuremberg 24 hauts dirigeants faisaient face à des accusations graves : douze furent condamnés à mort, dix pendus, et les autres ont encourus des peines d’emprisonnement allant de quelques années d’emprisonnements à la prison à vie. N’oublions pas qu’au 13ième de l’adar les juifs firent périr 500 hommes qui leur étaient hostile à Suse, donc sûrement des amis de Haman.

Cette prophétie ne constitue qu’une infime partie des informations contenues dans le livre d’Esther ; quels autres évènements à venir ce livre cache-t-il ? Selon l’analyse des personnages on a la confirmation que ce que le Christ et les Apôtres nous ont enseignés est vrai, à savoir : l’abolition de l’ordonnance ancienne, l’instauration de la royauté parfaite, l’effectivité de la nouvelle Jérusalem. Et parce Satan, incarné ici par Haman, est exécuté dans le récit, pourtant on sait qu’il vit encore, on peut conclure que si certains évènements décrits dans ce livre se sont déjà produits, les autres, indiscutablement, vont aussi se produire. Christ reviendra pour régner. Il autorisera la destruction des ennemis des juifs et des gentils croyants. Satan sera exécuté. La nouvelle Jérusalem sera établie. Et Jésus-Christ sera premier après Dieu. Quand ? La réponse se trouve en Matthieu 24 : 36

Amen !

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